Les Abénaquis
Les Abénaquis se sont établis au Québec entre 1676 et 1680 dans la
région de Sillery et ont par la suite vécu pendant une vingtaine
d'années sur les rives de la rivière Chaudière, à la hauteur des chutes,
avant de se fixer à Odanak et à Wôlinak au début du XVIIIe siècle. Leur
nom d'origine est dérivé des termes wabun (la lumière) et a'Ki (la
terre), qui signifient peuple du matin ou peuple de l'Est.
À cette époque, les Abénaquis pratiquent une économie de subsistance basée sur la chasse, la pêche, la trappe, la cueillette de petits fruits ainsi que sur l'agriculture du maïs, des haricots, des courges, des pommes de terre et du tabac. Ils confectionnent des paniers tressés de frêne et de foin d'odeur pour la cueillette de baies sauvages et font bouillir la sève des érables pour faire du sirop. Lors des guerres franco-anglaises, les Abénaquis s'allient aux Français. Une anecdote tirée de cet épisode relate l'histoire d'un guerrier dénommée Assacumbuit qui aurait tué à lui seul plus de 140 ennemis du roi XIV, qui le reçut au rang de chevalier. La population abénaquise a plus que doublé au cours de la dernière décennie, pour atteindre 1 843 membres aujourd'hui. Par ailleurs, moins de 400 personnes vivent dans les deux (2) communautés dont les superficies totalisent un peu moins de sept kilomètres carrés. Odanak et Wôlinak sont des communautés à vocation résidentielle situées dans les environs de Trois-Rivières et de Sorel. Le développement de projets à vocation touristique permet aux Abénaquis de favoriser leur économie tout en préservant leur culture et leurs traditions. Par exemple, depuis 1960, la Société historique d'Odanak gère l'un des plus important musée autochtone du Québec, à quelques kilomètres de l'axe Québec-Montréal. Le musée des Abénaquis accueille au-delà de 15 000 visiteurs chaque année. Les Abénaquis exploitent aussi une pourvoirie en Haute-Mauricie, acquise depuis 1986. La vannerie demeure une activité traditionnelle générant des retombées économiques intéressantes pour les membres des deux communautés Les Abénaquis tirent leur nom d'un mot qui, dans leur langue, veut dire « peuple du Levant » ou « gens de l'Est ». En 1600, les Abénaquis de l'Est occupent le territoire actuel de l'État du Maine, sauf les parties le plus au nord et à l'est. Les Abénaquis de l'Ouest vivent dans le reste de la partie nord de la Nouvelle-Angleterre, soit du New Hampshire au LAC CHAMPLAIN. Les Abénaquis de l'Est et de l'Ouest parlent des langues ALGONQUIENNES étroitement apparentées, chaque groupe ayant divers dialectes locaux. Ceux de l'Est emploient au moins quatre de ces dialectes, le pequawket (pigwacket), l'arosaguntacook, le kennebec et le penobscot. Tous les Abénaquis appartiennent à la culture algonquienne de l'Est et ont été séparés des autres Algonquiens de l'Ouest et du Nord à la suite de l'intrusion de groupes de culture iroquoienne il y a environ 1000 ans. Les IROQUOIS se sont éventuellement dispersés dans la vallée du Saint-Laurent, mais la région s'est ouverte à la dispersion des Abénaquis de l'Ouest après le retrait des Iroquois vers l'ouest au XVIe siècle. Vers 1600, on compte près de 12 000 Abénaquis de l'Est et 10 000 Abénaquis de l'Ouest, mais les maladies venues du Vieux Continent, particulièrement la rougeole et la variole, font chuter ces nombres de 98 p. 100 en quelques décennies. Les Abénaquis de l'Ouest qui survivent, souvent appelés Sokoki ou Penacook, cherchent refuge dans d'autres collectivités en Nouvelle-Angleterre et au Québec. Les Abénaquis de l'Est sont moins décimés par la guerre et la maladie, et leur principale communauté, située à Old Town, dans le Maine, existe toujours. De nos jours, on compte plus de 3000 Penobscots inscrits, dont 500 vivent à Old Town. Plusieurs Pequawket, Arosaguntacook et Kennebec se réfugient dans les communautés Penobscot durant la période coloniale, alors que les colonies anglaises se développent au sud du New Hampshire et au sud-ouest du Maine. D'autres se joignent aux communautés Sokoki et Penacook et se dirigent vers les colonies du Vermont et du Québec. Il est souvent question des Abénaquis dans le journal de CHAMPLAIN ainsi que dans les récits d'autres explorateurs et missionnaires. Ils survivent aux guerres coloniales pendant les deux siècles qui suivent en composant avec les intérêts divergents des Français et des Anglais, tout en jouant un rôle politique important en dépit de leur nombre réduit. Après 1760, la chute de la NOUVELLE-FRANCE laisse les Abénaquis en position de faiblesse face à l'avance des Anglais, ce qui les force à conclure une alliance plutôt faible avec d'autres tribus autrefois alliées aux Français. La guerre de l'Indépendance américaine entraîne la séparation des Abénaquis de l'Est et de l'Ouest, dont la majorité, à cette époque, vit au Québec. Les Penobscots se rangent du côté des Passamaquoddy de l'est du Maine pour défendre la frontière de la Nouvelle-Angleterre au nom des Américains. Les Abénaquis demeurent divisés dans des camps adverses durant la GUERRE DE 1812.
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