Jusqu'au XVIe siècle, les Malécites
vivaient au Nouveau-Brunswick; leur territoire s'étendant vers l'ouest à
partir de la rivière Saint-Jean. Leurs membres sont originaires de la
Confédération Wabanaki qui regroupait les Penobscots, les Passamaquoddy,
les Abénaquis du Maine et les Micmacs.
Semi-nomades, ils vivaient de chasse et de pêche, mais ils cultivaient
aussi le maïs. La principale communauté malécite, Médotec, était située
aux abords de la rivière
Saint-Jean.
En 1694, au contact des Européens, la peste décime la population
emportant ainsi 120 Malécites; le reste de la communauté devant alors
délaisser temporairement le village.
Les Malécites se sont alliés aux Français lors des guerres de
colonisation: ils furent considérés comme un élément majeur de la
défense française. En 1728, toutefois, les Malécites ratifient le traité
de paix conclu à Boston avec les Anglais et, en vertu de ce traité, les
Indiens de la Nouvelle-Angleterre de la Nouvelle-Écosse reconnaissent la
souveraineté britannique sur la Nouvelle-Écosse. Le ressentiment des
Malécites à l'endroit des Anglais dura jusqu'à la capitulation de
Québec, en 1763. En 1828, une trentaine de familles formèrent un
établissement à Viger (une concession de 3 000 acres de terrain divisés
en lots de 100 acres) près de la rivière Verte en Gaspésie; d'o ù
l'origine de leur appellation actuelle, les Malécites de Viger.
Selon la politique de sédentarisation en vigueur à cette époque, on
incite les Malécites à s'y installer de façon permanente et le
gouvernement leur fournira des semences et des provisions à cet effet.
Les mesures d'incitation échouent et faute d'occupation de cet
établissement par les Malécites, le gouvernement canadien cède aux
pressions des colons intéressés par ces terres fertiles et Viger est
rétrocédé en 1869. En 1876, le gouvernement fédéral crée la réserve de
Whithworth, puis celle de Cacouna en 1891 et on y construit des maisons.
Les Malécites résistent cependant au mode de vie sédentaire; la
population canadienne et québécoise en vint presque à oublier leur
présence au Québec tant les Malécites se sont dispersés sur le
territoire québécois.