Avant le XVIe siècle, les membres de la
Confédération iroquoise des Cinq Nations (Haudenosaunee), communément
appelés les Iroquois, vivaient principalement d'une économie de
subsistance basée sur l'agriculture, l'échange commercial de produits
agricoles (farine de maïs et tabac) et artisanaux, ainsi que sur la
pratique
d'activités
traditionnelles de chasse, de pêche et de cueillette.
Au XVIIe siècle, on évalue la superficie du territoire de la
Confédération, qui longe le fleuve Saint-Laurent et s'échelonne le long
de la rivière Mohawk, à environ 35000km2. Au contact des Européens, au
XVIIe siècle, le mode de vie des Mohawks se transforme peu à peu;
notamment avec l'usage de plus en plus répandu du métal et des armes à
feu. la mme époque, sous l'influence des missionnaires jésuites, les
Mohawks se convertissent au catholicisme.
Habiles dans les arts de la guerre et du commerce, les Mohawks
participent aux guerres franco-anglaises qui marquèrent les débuts de la
colonisation en Nouvelle-France en s'alliant aux forces britanniques.
Ils supplantent progressivement les Hurons dans le monopole du commerce
des fourrures et ils livreront à ces derniers une guerre sans merci.
Au milieu du XVIe siècle, les Mohawks s'installent graduellement dans
des réductions près des villages anglais et après plusieurs
déménagements, ils s'installent en 1717 sur le site de Kahnawake. Un
groupe de Mohawks de ce village déménage à nouveau en 1721 dans un
village algonquin, nommé Kanesatake en 1755. Ë compter du XIXe siècle,
les Mohawks travaillent comme pagayeurs dans plusieurs compagnies de
transport, étant donné leur aptitude à affronter les rapides et à voguer
sur des eaux agitées. Ils s'illustreront à cet effet en 1884, en
permettant à une expédition britannique de remonter le Nil jusqu'à
Khartoum, au Soudan. Leur aptitude à travailler dans les hauteurs les
amèneront à travailler dans d'importants chantiers de construction tant
aux États-Unis qu'au Canada, d'o l'adage faisant état du fait que les
autochtones n'ont pas le mal du vertige: à Montréal, les Mohawks
participent à la construction du pont Victoria en 1860; en 1899. Ils
travaillent aussi au montage du pont de Québec (le 29 aoét 1907, le pont
s'écroule et fait 96 morts, dont 33 sont de Kahnawake).
Répartis de chaque côté de la frontière canado-américaine, les Mohawks
rejettent les frontières actuelles du Canada et des États-Unis et
revendiqueront le droit de libre circulation personnel et des biens du
commerce. Quelques manifestations majeures viendront appuyer leurs
revendications. Une de ces manifestations, à la suite d'un litige
concernant la revendication territoriale du village d'Oka, demeure un
épisode tristement célèbre dans les relations entre les Mohawks et les
non-autochtones au Québec. Ce conflit, dans lequel l'armée canadienne et
la Séreté du Québec sont intervenus à l'été 1990, est l'un des pires de
l'histoire moderne des relations entre Québécois et Autochtones.
Aujourd'hui, la nation iroquoise compte plus de 20 000 membres au
Québec, en Ontario et dans l'État de New-York. Au Québec, près de 8 400
Mohawks résident à Kahnawake, sur un territoire de 53 km2. Dans cette
communauté dynamique, on retrouve quatre écoles, dont deux offrent aux
étudiants l'opportunité de poursuivre leurs études secondaires. Il y a
également une station radiophonique, un journal (The Eastern Door), un
hôpital entièrement géré par la collectivité et une caisse populaire
dont l'actif atteint maintenant plus 50 millions de dollar.