Selon les
connaissances actuelles, le cheval canadien a été
introduit en Nouvelle-France en juillet 1665. C'est le roi Louis XIV
qui aurait envoyé une première cargaison de douze
chevaux. On ne sait pas de quelle race étaient ces chevaux, ni
de quelle région de France ils provenaient; certains
écrits mentionnent les haras du roi, d'autres que les chevaux
ont été achetés par la Compagnie des Indes
occidentales. Ce que l'on sait, avec certitude, c'est que les envois de
chevaux se sont poursuivis régulièrement.
Les chevaux sont d'abord destinés aux communautés religieuses et aux gentilshommes les plus zélés pour la culture de la terre. Il y a obligation, par contrat notarié, de faire reproduire les bêtes reçues, de les entretenir convenablement et de donner, après trois ans, un rejeton à l'intendant. Ce rejeton est ensuite remis à une autre personne qui doit respecter les mêmes conditions d'entretien et de reproduction. En cas de non-respect du contrat, des amendes de cent livres sont prévues. C'est ce système d'élevage, très réglementé, qui a permis le développement rapide des chevaux dans la nouvelle colonie française. Le mythe du cheval canadien, vivant dans des conditions difficiles, en prend pour son rhume; on ne néglige pas des bêtes aussi précieuses pour le travail et dont l'entretien obligatoire est assorti d'amendes. En 1671, comme la Nouvelle-France compte amplement de chevaux, l'intendant Talon mentionne, dans son rapport au roi, que les envois de chevaux ne sont plus nécessaires et qu'il y en a suffisamment pour faire le commerce. De 1665 à 1763, la
population de chevaux, en Nouvelle-France, passe de 12 à 14,000
bêtes. Jusqu'à la fin du Régime français, en
1760, les chevaux,
envoyés par la France, sont les seuls
à se développer dans la colonie. Il n'y a pas de contacts
avec les colonies anglaises au sud, parce que la France est en guerre
avec l'Angleterre et interdit tout contact, mais aussi à cause
de la barrière des Appalaches. Il faut se rappeler, qu'à
l'époque, il n'y a pas de routes et que les déplacements
se font en canot ou à pied. |